La main froide by Fortuné Duboisgobey

La main froide by Fortuné Duboisgobey

Auteur:Fortuné Duboisgobey [Duboisgobey, Fortuné]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 2010-09-08T04:00:00+00:00


Chapitre 5

Pendant que Jean de Mirande emmenait dîner chez Foyot un petit garçon qu’il avait trouvé dans le Luxembourg, Paul Cormier, que l’enfant n’intéressait guère, prenait en fiacre le chemin du Marais, mais ce n’était pas pour aller dîner chez sa mère.

Il ne l’avait pas revue depuis le dimanche qui avait si mal fini et il ne tenait pas à la revoir avant d’être certain que l’affaire du duel n’aurait pas pour lui de suites trop graves.

Il allait chez Bardin pour lui demander où en étaient les choses depuis la malencontreuse scène qui s’était passée la veille dans le cabinet du juge d’instruction.

L’avocat devait être au courant, car il avait très certainement revu son fils et il ne refuserait pas de renseigner Paul, en considération de sa vieille amie madame Cormier, qui ne savait rien encore et qu’il fallait préparer avant de lui apprendre la triste vérité.

Paul s’attendait pourtant à être très mal reçu rue des Arquebusiers, mais il était décidé à tout supporter pour rentrer en grâce auprès du père Bardin…

Il savait que le bonhomme dînait à six heures et demie et qu’après son dîner, il était presque toujours de bonne humeur. Il prenait donc bien son temps et il calculait qu’il arriverait juste au moment ou Bardin sirotait son café, appuyé de deux ou trois verres d’une eau-de-vie presque centenaire, – un cadeau de madame Cormier.

Paul s’était fort attardé à la grille du Luxembourg avec Mirande, et la nuit était venue quand il arriva à la porte de la maison du vieil ami de sa mère.

En levant les yeux pour regarder s’il y avait de la lumière au troisième étage, il fut un peu étonné de voir les trois fenêtres de l’appartement brillamment éclairées.

Bardin, d’ordinaire, n’illuminait pas ainsi, et comme il ne recevait jamais que son fils, il était difficile de supposer qu’il donnait une fête.

Enfin, cette profusion de clarté prouvait qu’il n’était pas sorti, et Paul, qui ne craignait rien tant que de ne pas le rencontrer, s’empressa de monter.

La servante qui vint lui ouvrir lui dit que son maître attendait quelqu’un ; mais elle le fit entrer et, en traversant la salle à manger, il put voir sur la table un souper froid des plus appétissants.

Il remarqua même qu’il n’y avait qu’un couvert, ce qui prouvait surabondamment que le bonhomme n’était pas en bonne fortune.

Paul le trouva assis dans son cabinet, devant un dossier étalé sur son bureau ; et Bardin, quand il entendit ouvrir la porte, se leva en s’écriant sans se retourner :

– Te voilà, mon brave ami !… Je ne l’attendais qu’à neuf heures. Le chemin de fer ne t’a pas trop fatigué ?

Quand il fit volte-face et qu’il aperçut Cormier, ce fut une autre note :

– Comment, c’est toi ! dit-il d’un ton bourru. Qu’est-ce que tu viens faire ici ?

– Vous demander pardon de tous les ennuis que je vous ai causés.

– Il est bien temps, ma foi !… Ah ! tu peux te flatter de m’avoir fait passer vingt-quatre heures agréables ! Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.



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